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Les œuvres de Jean-Louis Filoche naissent de l'observation qu'il aime faire de son environnement et de la contemplation d'une nature qu'il transpose, réinvente et sublimise. Sa technique, complexe et personnelle, repose en partie sur des glacis à l'huile qui permettent une montée en puissance des lumières et des ombres.
Pour Jean-Louis Filoche, « L'œuvre n'est pas préméditée. Elle est avant tout l'expression d'un regard, d'une pensée que la main tente de traduire sur le support à l'aide de matières qui la constituera : huile sur toile, techniques mixtes sur papier ou gravure. Apaiser nos âmes, telle devrait être la fonction de l'art. J'aime à penser que mes peintures puissent répondre à cette idée. » Il se plait à dire qu'il « peint le vent dans les arbres, plutôt que les arbres eux-mêmes. Je me laisse aller, je pars un peu dans tous les sens. Je vis chaque tableau comme une aventure. J'évolue sur la toile pour donner naissance à une peinture d'atmosphère. »
Pour son « père en peinture », Jean Hulin, de « par la superbe communion qui existe entre le monde intérieur, intimiste, les rayons et les ombres d'un solide romantisme, Jean-Louis Filoche emprunte tout le dictionnaire de la Nature. Ce romantisme terrien, la surdité et la transparence des rayons et des ombres sont à l'image de la belle musique sourde de Courbet. La ligne droite qui n'est pas une ligne de vie est exclue, faisant place à la mesure du cœur qui bat et celle de l'instinct, celle de l'instant. Dans les gros plans des compositions paysagées, le regard intérieur se trouve transporté immédiatement de l'avant-plan au lointain. Le peintre prend notre âme par la main dans un contraste du mariage de l'eau et des reflets du ciel, ainsi que de la terre automnale qui donne du poids à la composition en trompe-l'œil. Les tons sourds à dominante chaude et les sons étouffés parfument l'air de notre esprit, de façon solide, calme et sculpturale. »
« Des bruns et des ocres lumineux chantent une nature dans sa plénitude, sa beauté. Loin des clichés, observateur attentif et patient, cet artiste livre son émotion en des toiles chaleureuses, sereines.
Arbres opulents, protecteurs, vastes étendues de champs sous un ciel habité de nuages blancs, vaporeux ou enflammés par les dernières lueurs du soleil, c’est la campagne sublimée. On devine l’attachement de Jean-Louis Filoche pour ces terres, son émotion devant ces étendues que rien ne vient perturber. Les éléments vibrent dans la lumière à laquelle les glacis donnent toute la puissance. »
Nicole Lamothe
Critique d'art